Bâtiments – logements

Les enjeux du secteur 

Le secteur résidentiel/tertiaire représente 19% des émissions nationales et 28% en considérant les émissions liées à la production d’énergie consommée dans les bâtiments.

Les enjeux pour le secteur résident aussi bien dans les émissions liées à la construction qu’à celles liées au chauffage des bâtiments que ce soit en termes de quantité que de type d’énergie utilisée. C’est aussi un secteur qui connaît naturellement un renouvellement très lent au vu de la durée de vie des bâtiments.

*En incluant le tertiaire en plus du résidentiel, le secteur du bâtiment représente 19% des émissions nationales et 28% en considérant les émissions liées à la production d’énergie consommée dans les bâtiments.

Les positions des candidats quant à la décarbonation du secteur

Le seul consensus global qui se dégage des programmes des candidats à propos de la décarbonation du secteur du bâtiment est l’isolation ou la rénovation. L’approche des candidats est cependant variable notamment à propos des quantifications des objectifs (le nombre de logements rénovés varie de 500 000 à 700 000 par an), des moyens mis en œuvre (incitations financières, ou  bien encadrement voire obligation).

Les autres axes de décarbonation envisageables sont couverts de façon différenciée dans les programmes.

La question du remplacement des systèmes de chauffage carbonés est évoquée par près de la moitié des candidats avec la priorisation de l’abandon des chaudières au charbon, fioul ou gaz. Ces remplacements permettent de réduire les consommations énergétiques d’énergies fossiles.

L’usage de matériaux bio-sourcés ou l’écoconstruction ne sont abordés que par trois candidats. Cette démarche permet pourtant de limiter l’utilisation du béton qui est un matériau dont la production est très émissive en carbone mais également de transformer le secteur du bâtiment en puits de carbone grâce à l’utilisation du bois dans la construction. Cependant aucun de ces candidats ne proposent de réglementation contraignante afin d’avoir recours à ces pratiques.

Les leviers absents des programmes

Si 400 000 logements sont construits annuellement alors que l’on compte seulement 250 000 nouveaux ménages, la sobriété dans les constructions neuves n’est pourtant pas portée en tant que telle par les candidats. Or, au-delà de la limitation de l’artificialisation des sols, la réduction de la proportion de maisons individuelles permet de limiter les émissions lors de la construction, mais aussi à l’usage (besoin moindre de chauffage). Cette approche permet également de mutualiser les équipements – tels que les réseaux de chaleur – et facilite la mise en place de transports en commun.

La mobilisation du bâtis vacant qui permettrait d’éviter la construction de nouveaux bâtiments et donc de limiter les émissions de GES et l’artificialisation des sols n’est ainsi mentionnée que par quatre candidats. Un certain nombre des logements anciens, deviennent des résidences secondaires ou restent vacants. Une planification de la délivrance des permis de construire sur un bassin de vie pourrait inciter à rénover ces logements (la rénovation est 10 fois moins émettrice de CO2 qu’une construction neuve) pour qu’ils retrouvent leur vocation de résidence principale. 

Enfin, alors que les rénovations globales aboutissent à des solutions plus performantes énergétiquement et moins coûteuses que les rénovations en tranches, les programmes ne mettent pas suffisamment l’accent sur celles-ci. De même, la priorisation des passoires thermiques devrait être systématique.

Retrouvez l’analyse et les propositions faites dans le cadre du Plan de Transformation de l’Économie Française du Shift Project pour ce secteur sur leur site.