Agriculture et alimentation
Les enjeux du secteur
Avec près de 25% des émissions de GES, l’agriculture est l’un des secteurs les plus contributeurs au changement climatique. C’est aussi le secteur qui souffrira le plus des conséquences de ces bouleversements (sécheresse, inondations, gels tardifs etc.) tout en étant vital pour la survie de l’espèce.
La question de l’élevage et l’utilisation d’engrais chimiques, mais aussi le gaspillage alimentaire et le transport des marchandises sont les éléments principaux pour la question des émissions du secteur. Le secteur évolue également en compétition avec d’autres activités pour l’usage des sols.
Les positions des candidats quant à la décarbonation du secteur
La quasi-totalité des candidats proposent des mesures pour actionner différents leviers : le recours à l’agriculture biologique, les circuits courts, l’investissement dans la formation des futurs agriculteurs, et l’attractivité de la profession par des actions en faveur de l’installation, ou la revalorisation des revenus. L’utilisation de la biomasse pour couvrir une partie de nos besoins futurs en énergie (biogaz, biocarburants de seconde génération) est également proposée par plusieurs candidats.
Très peu de candidats souhaitent toutefois engager la société vers une moindre consommation de protéines animales et un régime alimentaire plus tourné vers le végétal.
Les leviers absents des programmes
Certains leviers importants manquent dans les propositions des candidats.
La relocalisation des productions agricoles, et des exploitations moins tournées vers la mono-culture permettrait d’améliorer l’autonomie fourragère, de limiter le fret international, et interrégional, diminuant ainsi les besoins en énergie pour amener l’alimentation au plus près des populations, donc le recours à de l’énergie fossile. Cette relocalisation devrait aussi concerner l’industrie agro-alimentaire.
La généralisation des pratiques agroécologiques (au-delà de l’agriculture biologique) permettrait de son côté de diminuer le besoin en engrais générateurs d’émission, et de maximiser le stockage de carbone dans les sols.
La planification pour assurer l’arbitrage entre les utilisations énergétiques et alimentaires des productions agricoles est nécessaire, en particulier pour assurer un niveau de production suffisant de biocarburant pour décarboner l’aviation.
La lutte contre le gaspillage alimentaire est une des voies de sobriété souvent oubliée ou mise de côté.
Enfin, si quelques candidats mettent en avant le changement de régime alimentaire vers plus de végétalisation, les changements proposés ne sont généralement pas suffisants. Ceux qui le proposent se limitent aux cantines publiques, et aucun ne vise ainsi une réduction de ⅔ de la consommation de viande, pourtant recommandée.
Retrouvez l’analyse et les propositions Agriculture et alimentation faites dans le cadre du Plan de Transformation de l’Économie Française par le Shift Project sur leur site.